2 February 2012

"Luc, tu es mon pére"


Les murs blancs du métro sont couverts d'affiches publicitaires insipides. Je marche vers le quai avec mon amie quand je reconnais une silhouette familière.
-“Hey boss qu'est ce que tu fais la ?”. La chevelure blonde au carré se tourne vers moi. Les yeux bleus vidés elle répond :
-“Rien, je cherche où aller.”
-“ Viens avec nous on va faire des courses ”.
-“OK ” sourit-elle . Nous montons dans le métro qui vient de s'arrêter (vous me direz monter dans un métro en marche serait du suicide et vous auriez raison !) direction centre commercial. La première partie du centre est plutôt ennuyeuse : des magasins fashion trop chers pour nous et d'autres emplis de tenues que nous n'achèterons surement pas avant 40 ans...
Nous traversons les rayons sans entrain et arrivons au bout du bâtiment. À l'extérieur, l'orée d'une forêt.
-“Le 2e bâtiment doit être de l'autre côté ” avance mon amie. Ma boss la regarde sceptique.
-“C'est la qu'il y a toutes les bonnes affaires et les magasins cool” j'explique. Nous suivons le chemin à travers les bois, hélas, pas de bâtiment, mais des champs ; une autre forêt et un chemin qui retourne vers la ville.
-“Je ne veux pas aller vers la ville, je veux trouver la 2e partie ” je ronchonne.
-“On la trouvera pas tant pis, ça sert a rien de tourner en rond ” rétorquent les filles.
“OK rentrez, je vais continuer de chercher ” je lance en coupant le chemin vers les champs. J'ai espoir qu'elle me suive, mais mon amie continue sur les pas de ma chef. Je ne les regarde pas s'éloigner, je réfléchis à mes options. À droite, la ville ; derrière, le centre commercial ; à gauche : un champ ; devant, la forêt (clairement dans les rêves on peut traverser une forêt avant qu'elle ne disparaisse). Je décide d'aller tout droit. Peut-être la 2e zone se trouve derrière cette autre forêt.
Non, c'est l'entrée d'un petit village. Un chemin de cailloux longe un moulin et mène à un large domaine. Je rentre dans la court pour demander ma route quand un homme sort de la vieille maison de pierres grise. Brun, les yeux bleus, 1m75 environ, une carrure plutôt légère, mais musclée. Je m'arrête. C'est de lui dont j'ai rêvé. Littéralement. Mon père dans le précédent rêve, c'était lui (2). Je reconnais la douceur de son visage, l'intelligence de ses yeux. « Oh, j'ai rêvé de vous ” sans réfléchir les mots sont expulsés de ma bouche. En première approche, il y a mieux. “Quoi ?» interroge le jeune homme . Là, j'aurai dû marmonner quelque chose comme quoi je veux juste savoir dans quelle direction aller, mais encore une fois, ma bouche ne m'en laisse pas le temps. Je commence à lui raconter mon rêve, comme j'avais 5 ans, il était mon père et nous étions dans le tunnel d'une gare à attendre je ne sais qui (Freud, si tu nous regardes). Évidemment, il me regarde comme une folle, me dit d'aller voir ailleurs s'il y est et retourne dans la maison. Je veux m'exécuter, mais mes jambes me font défaut. Une vieille dame s'approche. “Tu es bien palotte petite », déclare-t-elle. À peine ces mots prononcés, je m'écroule. Je prends ma tête entre mes mains pour étrangler le singe qui y joue du tambour, sans succès. “Monsieur, il faut aider la petite » crie-t-elle à l'attention du jeune homme . “Elle est folle », hurle-t-il depuis l'intérieur. “Elle nous fait une insolation ” plaide-t-elle. Aussitôt je le vois sortir, il m'aide à me relever et m'amène dans une petite chambre. Elle n'a pas dû être touchée depuis le 18e siècle. Une bassine en céramique est posée près d'un petit lit en bois. Il m'y allonge. La vieille femme trempe un tissu et le pose sur mon front. Je m'endors.
-“Merci ”
-”De rien, vous viendrez nous voir ?”
-”Avec plaisir ”. La petite femme sourit radieusement.
Je me dirige vers lui.
-“Aurevoir ”. Il baise les yeux. “ A bientot j'espere ”. Il hoche la tête. Je l'embrasse, prends la valise emplie des affaires qu'ils m'ont acheté. La vieille femme me tend un morceau de papier blanc sur lequel sont notées les indications pour rentrer en ville. Après 10 jours dans cette merveilleuse maison.

(2) le « précédent rêve ” n'est pas un rêve sur lequel j'ai écrit, mais le rêve dont j'ai rêvé plus tôt dans la nuit ou du moins c'est que m'a fait croire mon esprit...